Premier constat, il n’y a pas de code de la route. Chacun roule comme il veut, il y a pas mal de poussière partout et de fumée sortant du pot d'échappement très nocives des camions, voiture et moto (vieux modèles), conduire à contre-sens est normal, aucune priorité à droite, les rétroviseurs sont là pour décorer, personnes ne les utilisent et il faut savoir qu’ici, tout le monde a une moto. En effet sans moto, on est vraiment handicapé car il faut le dire, personne ne marchent.
D’ailleurs, ce n’est pas possible de marcher à part dans les marchés, à proximité des rares centres commerciaux, dans les rues des restaurants, près du grand fleuve Tonlé Sap et dans les endroits touristiques. Il faut absolument une moto pour se déplacer (il n’y a pas de système de bus non plus) sinon on est à la merci des tuktuk, motodrop ou autres taxi.
Ca fait que pour mon premier jour de stage, mon tuteur m’a fortement recommandé de louer une moto pour la durée de mon séjour rien que pour faire la navette maison-boulot. Au début je n’étais vraiment pas chaud car le chaos ambiant est assez effrayant quand tu viens de débarquer et je ne voulais pas me faire rapatrier pour une jambe cassé ou une merde de ce genre. Bref, donc le premier jour, on va louer une moto pour 50USD/mois et avec comme caution, le passeport (à l’heure où j’écris, mon passeport est dans le magasin de moto). Je fais confiance. Le problème c’est qu’il n’y a pas d’assurance donc si on me le pique, je dois payer ou plutôt emprunter 700USD pour qu’il me rende mon passeport.. C’est pour ça que partout où on va (restaurant, centre commercial, marché…), il faut toujours faire surveiller sa moto moyennant 500 voir 1000 riels. Donc le magasin me fournit un petit scooter Honda qui fonctionne assez bien. Mon tuteur me demande si j’ai déjà conduit une moto. Je réponds non. Il me demande si je conduis une voiture en France. Je dis oui. Il me dit que ca devrait aller alors. Il y a quatre vitesses, un embrayage, un frein pour la roue avant sur le manche droit, un frein sur la pédale droite et sur la molette droite, le manche qui permet d’accélérer. Bref, je ne suis pas convaincu mais ca à l’air sympa de conduire une bécane. Donc je me lance. Il est 14h, il fait un soleil de plomb, je transpire à maximum sous mon casque. Je m’élance. Le passage des vitesses et un peu dur mais je trouve l’équilibre assez rapidement. C’est effectivement le chaos sur les grandes avenues. Je reste à droite en 2nd mais il y a pas mal de gens en contre sens... C’est assez difficile à gérer. Autre remarques, il y a pas mal de trous, voir de gros trous sur la route. C’est dur de les éviter tout en faisait attention aux motos qui sont autour de toi. Bref, après 1h de balade sur les petites rues, ca commence à aller à peu près.
Parking à moto
Le pire de ce qui met arrivé, c’est le 3e jour, je devais aller avec mon tuteur (lui en voiture pour prendre un client de Singapour spécialisé sur les PLC à l’aéroport) dans l’atelier de production (à 10min en moto de mon lieu de travail (je bosse dans les bureaux). On part à 11h et là, la grosse avenue est blindée de chez blindée. C’est la folie ! Au début je reste bien derrière la voiture de mon tuteur (que j’appellerai Julien par la suite) car je me sens en sécurité derrière un gros land rover 4x4 mais le problème c’est qu’il y a trop de monde donc des bouchons monstres. Les voitures avancent très lentement et moi, un moment je double la voiture de Julien. Je suis grave en panique car je ne sais pas où on doit tourner pour se rendre à l’atelier et tout le monde klaxonne comme des malades (ici ils n’utilisent pas les rétro et ne connaissent pas les angles morts donc pour prévenir de sa présence, pour doubler ou pour tout autre chose, les khmers klaxonnent sans arrêt). Donc je suis en galère, je ralenti pour laisser passer la voiture mais je ne peux pas car sinon je bloque la circulation, mon tuteur me klaxonne et me dis de rester sur la droite. Je suis toujours grave en galère au milieu des gros 4x4 et des motos qui doublent comme une armée de petites fourmis et là je fonce, presque à l’arrêt sur un gars. Grosse frayeur car ici si tu es responsable d’un incident, tu dois payer cash.. Bref, le mec a rien dit car ca je l’ai a peine touché et je me rabats à droite. C’est encore pire quand tu restes trop à droite car tu as des motos qui viennent en contre-sens. Bref je me débrouille tant bien que mal et j’arrive à l’atelier. Mon tuteur me dit que c’était super dangereux ce que je venais de faire et qu’il a eu très peur pour moi. Moi je n’ai pas eu peur car j’allais doucement mais j’étais quand même grave en galère.
La deuxième grosse frayeur c’était le lendemain. J’étais donc de retour de l’atelier et je me perds comme à mon habitude. Le nom des rues est souvent omis ou très bien caché. Donc je roule, je m’arrête, je regarde le nom des rues etc… et un moment, je suis à l’arrêt et je repars à gauche sans faire attention à vérifier l’angle mort (il n’y avait rien sur le rétro gauche). Boum, juste en tournant la direction à gauche, une moto à une vitesse assez soutenu me percute légèrement. Son avant et touché. Il continue 5m et s’arrête… Là je me dis que je vais prendre cher et que si j’ai pété un truc, je vais devoir allonger les billets. Miracle, c’est un des mecs avec qui je bosse dans le bureau. Je suis soulagé, je lui dis que je cherche les bureaux et je repars avec son aide.
Au milieu de nul part sous un soleil de plomb
Malgré quelques frayeurs, c’est très agréable de faire de la moto surtout le soir quand les rues de vides. J’essaie d’être toujours vigilant pour ne pas avoir de problèmes et je trouve que c’est une superbe expérience de vraiment s’immerger dans le style de vie des khmers pour pouvoir investir l’esprit de la ville et même du pays. La moto est le symbole du pays car sans ça, on ne fait rien.
J’ai tellement de sujet à abordé comme ma rencontre avec plusieurs expatriés, le travail ici, la nourriture, les vêtements, la politiques intérieure, l’arnaque des ONG internationale, l’environnement catastrophique du pays… Je n’en dis pas plus, j’en garde pour la prochaine fois.